• Je parle à une fille au regard vert, lui présente la richesse de mon espace virtuel, elle voitmon désert réel,
    sans fin et sans fuite. Juste des mots écrits à la bouche , pour des oreilles sans voie. Je range mes bottes
    lourdes des temps d'errances dans les fonds du placard en chêne. Les couleurs dans sa bouche me
    renvoient dans la fuite. La guerre en dedans. Une autre rivière glisse sur ses joues et dilue ma sécheresse
    sans peine. Un dedans aigris hier, le dehors est gris aujourd'hui. Dans nos échanges les mots sont décomposés
    devant moi, ils n'ont plus d'importance, se coupent, mille mots sans parler du pourquoi de cette vie. Je garde
    le son de sa voie, se regard sans fond. J'écoute la musique, j'appui sur pause, et garde en dedans les temps,
    retiens les grains des sables blancs.

    Je reste en l'air, les pieds dans le vide, sans pouvoir atterir.Ca sonne, elle arrive, déplace son regard vert, son
     sac à l'épaule, ses pas claquent sur le plancher ensoleillé.


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  • Je m'en vais
    vers des inconnues. Pour dire à bientôt à ces
    ombres naissantes croisées en milles endroits tristes ou pas.
    Je m'en vais apprendre la langue des sourds immobiles, eux, ne
    partent guère. Pour entendre le son des foules dans les
    vallées perdues. A la recherche de mes joies et mes rires.
    Pour retirer le masque de l'exil. Pour confier aux passants mon
    passage anonyme, mon séjour éphémère dans
    les caves des mémoires oubliées.


    Je part pour
    m'éloigner en des lieux plus cléments et voir l'autre
    versant du matin. Je parst à la recherche de ma naissance
    improbable. Pour compléter mes fragments de vies. Pour charger
    cette fin de promesses sans retour. Pour aller au delà, au
    plus loin de l'horizon, déchirer ce destin, voir d'envoler mes
    pages avant de sauter à pieds joint sur ma propre histoire
    dans d'autres univers.


    Je pars
    préserver mes idées utopiques de jeunesse brûlée,
    gaspillée d'avance et annoncer à mes amours de
    toujours, l'énorme valeur éternelle de ce mot. Je pars
    affronter les routes, les rails et les flots par peur de stagner et
    devenir du marbre blanc, non veiné. Je pars dissiper les
    vagues mots laids sans une seule fois me mettre à genou.


    Je pars
    oublier l'ennui et écouter les sons des paroles banales mêlées
    aux miennes. Je pars me retrouver là ou j'imagine la paix.



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  • Les sentiers de pierres usées traversent la forêt d'ormes et de hêtres. Sortie des mines alpestres des centaines de réfugiés s'engouffrent dans les aérogares, les bus et les avenues en feu. Toute sorte de voies à même de porter l'homme ailleurs, loin, vers un avenir obscure, vers des croyances en des jours meilleurs. Rassuré sur son passé, le passant du jour, regarde, observe, écoute, parle. Chacun utilise diverses formes d'expressions pour soulager sa peur et son angoisse d'heures futures incertaines, inconnues dans un paysage de feu, de sang et de mort, au choix. Les terres craquent, des masses de corps gigantesques s'entassent, en vrac, dans un chaos titanesque et rouge sang. Quelques soldats pâles et sans munitions, régulent un flux de foule apeurée par le changement brutal produit par des révolutionnaires en mal de rêves.

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  • L'énigme reste entière. Personne ne sait ce qu'il y avait avant, ni comment cela est arrivé. L'or à de l'air dans mon imaginaire. Après 3000 mètres, les neiges éternelles apportent toutes les teintes du blanc. Les cailloux érigés des deux côtés de l'antre béant forment un passage d'un ton bleu ou planent quelques nuages à l'occasion. De son sommet je vois les deux vallées par les oiseaux apprivoisées. D'un côté, comme de l'autre, des monts à perte de vu. De forme abstraite et chaotique, de taille différentes, hors d'atteinte, sans pour autant être si loin. Le temps semble arrêté. Pas un son, pas un mouvement, pas de vie à perte de vue. Lieu privilégié pour un exil.



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  • Des portes d'Hadès surgit d'éruptions millénaires. Un
    passage figé dans le temps dans des tons fades aux
    couleurs grises et brunes. Plus haut et plus large
    qu'un trois mats, par fil indienne continues et
    discontinues s'engouffrent des personnages curieux
    avec lunettes, casquette et chausses bien lacées.
    Au son du silence, sous un soleil de plomb, ils
    atteignent le sommet, non sans difficulté. Le souffle
    cour, la tête trempe, chaque pas, au bout d'un moment,
    demande un effort surhumain. Personne ne parle.
    L'important à ce moment vital amène à ne plus
    réfléchir, à faire le vide complet, à éclipser son
    être pour le néant. Et pourtant dans ce silence, au
    fin fond d'un monde dantesque, j'aperçois, au creux de
    ce qui me reste d'existence la base du mouvement.
    Mettre un pied devant l'autre pour marcher, avancer,
    debout, jusqu'à la fin du monde. J'avance ainsi,
    depuis la nuit des temps.

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