• A cent mille lieux des soleils j'agite la braise
    Du haut asséché des rochers nus de la falaise
    Encore deux ou trois jours pour prendre mon aise
    Et puis dans un dernier râle te refaire dans la glaise



    S'il est dans ce désert un tombeau pour toi
    Va dans ces ruines et tourne autour de celui là
    J'en suis maintenant sûr il est fait pour moi
    Dans une élucubration j'y vois un peu de ça



    Garder à en perdre haleine le rythme des chevaux
    Pourfendre en continu les rimes dans ce landau
    Dans la fuite qu'importe jusqu'où va l'eau
    L'ordre d'un seul est fragile avec tous ses défauts


    J'attaque la fange nauséeuse de ma foi
    Contourne habile le barrage de ce fat
    Eclabousse dans l'airain au son de ta voie
    Les quelques sans terre venus mourir ici bas.


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  • Désarmé dans un ciel sans astres
    Il est peu commun ici bas d'idolâtrer
    Les images sépia jetées aux balustres
    Avec dans la bouche un gout dépassé



    L'icône d'antan dans ton regard brûle
    Ainsi vivent pour toujours tes héros
    Ils flottent et te réconfortent dans ta bulle
    Les traits t'empêchent de dire ces maudits mots



    De ceux où tu te noies toute froide sous la glace
    Et croise en errance le regard de narcisse
    Dans un beau livre avec deux préfaces
    Interpréter lentement dans un petit caprice


    Des mots alignés et des images
    Tu alternes en vitesse de l'un à l'autre
    Les deux règnent dans une aire de partage
    Et font de leurs histoires la notre.


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  • J'avance calciné dans un marre de café
    Au détour d'un chariot en inox
    J'entrevois des soucoupes entassées
    Déglutir ce breuvage pour éviter l'intox


    Et raviver en moi les forces désincarnées
    Dans un parcours parsemé de rage
    Accroché à mon volant près à accélérer
    Dans un coup de sang abordé au virage


    Les lignes blanches se suivent et défilent
    Le champ dans la nuit se devine au loin
    J'en découvre au matin parfois des fils
    Sortie du cadre, dans un recoin

     

    Dans un espace temps de ma mémoire
    Tout est là enregistré pour la suite
    D'une voie au doux passage en miroir
    Dont tu découvres le point de fuite.


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  • Dans un escalier en colimaçon infini
    Ronde dans tous les moments de la nuit
    J'écoute allongé et j'entends au loin
    L'étrange son des tribus d ‘Algonquin



    Ils marchent par tous les temps à se déhancher
    Vêtu de fourrures blanches illuminées
    Une odeur fétide partout les accompagne
    Bientôt ils retourneront dans leur bagne



    Le triste espoir refoulé fend leur cicatrice
    Les corbeaux tournent au-dessus de leur horde
    Cramponnés à leurs certitudes la morale s'hérisse
    Ils trainent des âmes damnés au bout de leur corde



    L'ancestrale forêt est aujourd'hui décimée
    L'horloge climatique en deux temps les a affamés
    Quitter dans la haine ce monde jusqu'au dernier
    Avant que toutes leurs gênes ne soient modifiées.


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