• Nous avons rêvé il y a peu de jours de partir à pied et d'arriver à pied. Nous ne figurons pas dans ce paysage. Nous passons sur l'autre bord du fleuve. C'est bien. Nous avons éclaté nos coeurs. Pour le reste, nous avons rêvé. Ça n'a pas beaucoup d'importance : nous ne figurons pas dans le paysage et y croire ne coûte pas grand-chose. Rêve pour moi. Barbouille des pages rêvantes pour nous, des écrans placides. Tout ça. Tout flou, tout floué de rêve, de nouveau, toujours, nous aussi. Ça n'est pas si grave.
    Le dernier mètre se fait à pied, les sacs posés vers un beau lieu livré à l'absence de couleurs. Un lieu déjà loin. De tout le reste. Un havre. Un peu loin. C'est déjà bien de s'y poser, de recommencer à y croire.
    De l'autre côté du Fleuve, ça s'anime. Il y a une ville ; il y a des gens que le lion contemple au dessus de son caveau de granit. On est de tout là-haut. Enfermé, on ne peut même pas contempler. On répète, on s'obstine. Voici les faits : nous ne figurons pas dans les lignes dessinées de cette urbanité surannée.

    Texte©Dhimwoe / Photo©L.C.


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  • Photo©L.C.

    Je traîne dans les vieux rêves. Je voudrais être partout, je voudrais tous les mots, toutes les folies m'attirent. Le point de folie de quelqu'un c'est le coeur de son charme. Je respire l'air du temps. Je vis dans le vert peint sur les vitres quand on traverse, très vite, la campagne en voiture. La ville tout d'un coup nous avale. Je ferme un peu les yeux, le soleil en pointillait arrive à ma percer un rayon de gaîté. Sur la grande place s'étale l'ombre d'un pilier de marbre rosé. Il y a des enfants qui jouent dans les traces d'une tortue et mon regard affûté passe entre les mains. Tout est là dans ma vie. Tout est là aujourd'hui comme un fil, une rivière de sa source qui court à travers la terre déjà de très loin et profond je les porte en désir et l'on peut tout me prendre, peut-être, on ne rompra jamais ce pli secret du ventre, celui où vivent les rêves de ceux que je n'ai pas, que je veux, qui me manquent, que j'imagine encore pour être un peu moins seul, triste doucement et confiant, dans l'attente.

    Texte©Dhimwoe


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  • Photo©L.C.

    L'aube de mes mots.

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