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Fatiguer, je regarde passer l'amour
Comme d'autres regardent passer leur vie
Aucune importance mon cœur si je fuis
Les douleurs servent de compte à reboursMort à la vie, le train train amène l'ennui
Plus rien à faire dès l'aurore ce jour
Lentement les flammes me brûlent dans ce four
Déjà calciné, chaires brûlées mon corps gîtAttends patiemment au chaud ce sera court
Chaque morceau d'émoi dans les braises rugit
Le dernier à tes yeux sera ma bravoure
Elle retombera vite où tu l'as cueillieUn silence souligné sans nuits et sans jours
Pas la moindre trace n'efface le bruit
De toute une vie transit je reste sourd
Mon sang pollué coule bientôt en pluie.
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Mets un ensemble de cerveaux au diapason
Caresse de tes mains les peaux saines et claires
Déplace toi, puissants et fous au cœur des prisons
Parcours de tes propres yeux les espaces à taireTu ne viendras plus frapper à l'heure du thé
Vêtu de noir avec tes pompes funèbres
Des regards perdus parcourent les ténèbres
Sonde ton angoisse et monte en intensitéDu mouvement indolent viens ta lassitude
Construite pièce par pièce pour ta quiétude
Ouvre ta bouche en grand, nourris toujours ta fin
Les heures défilent dans un espace en déclinDans un sang mêlée de bleu sous nos veines
Dorment nos passions que rien ne déchaîne
Englué par un quotidien catastrophique
Nos sourires figés n'ont plus rien de magiques.
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Avancer lentement vers le royaume déchu
En haut de la plaine sur l'écorce d'un tronc
Tourner le regard sur des ruines à perte de vu
Et graver d'une fine lame les lettres de ton nomLes armées tomberont lassent au petit matin
Car réapparaîtront enfumées les couleurs du drame
Enfoui sous des certitudes prônées par des malandrins
Pourri au centre des tumultes où chavire mon âme.
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J'affronte la douleur sous la pluie
L'ensemble demain fera pousser nos fleurs
Les formes revenues, tu l'aient pétri
Au matin sur mon corps encombré de douleursJ'efface le rire accroché à ta bouche
Les mouvements s'arrêtent comme ça en plein été
J'écarquille les yeux et botte en touche
En compagnie de fantômes mille fois imaginésJ'entre en douleur au plus profond de ta peine
Dans l'épaisseur de ces négations prononcées jusqu'au bout
Le contact de tes lèvres déposées sur mes veines
Viens trahir mon cœur à nous rendre fouDans la nécessité renaît, soi à nouveau heureuse
Découvre sous tes vêtements la finesse de ce leurre
Nous sommes repassés sur des routes hasardeuses
Engagé à voir des diamants au-delà de nos peurs.
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Courir nu sans pudeur à la dérive
Quand s'envole aux vents les certitudes
D'une aire rempli de plénitude
A nous de joindre à deux l'autre riveEt d'éclipser les formes lascives
Parsemées le long des folles coursives
Bordées d'un front large d'étincelles
Pour y voir en détail la tour jumelleDe cendres en cendres les problèmes persistent
Le décor change et les maux s'entêtent
Les fils nient les feux produits par l'interprète
Et forment des noeuds là où toi tu resistesMême attaché tu geins tu t'étires
Près de la convulsion je crains le pire
Fractionner dans l'immense dédale
L'écho se morfond dans un dernier râle.
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